De Anthony Amar le dimanche 25 septembre 2022
Vous êtes musicien / musicienne et vous cherchez à dégager des revenus ? Pourquoi ne pas vendre vos samples ?
On en a fait du chemin depuis le début de l’utilisation de samples ! Dès les années 40, on trouve les premières formes d’enregistrement, de découpage (littéralement) et de recollage. Entre temps, le game du sample a été remué à bien des reprises et il aura fallu poser des bases juridiques pour encadrer l’utilisation et l’exploitation des samples entre artistes.
Aujourd’hui, utiliser des samples dans les musiques électroniques est devenu une activité lambda, aussi commune que inévitable. Beaucoup de producteurs de musiques électroniques utilisent en partie, voire exclusivement des samples pour créer leurs musiques.
WhoSampled.com
Le site WhoSampled.com peut compter sur une communauté de 28 000 membres pour rapprocher les derniers morceaux des charts et leurs origines samplées ! Et c’est marrant.
Certains les découpent eux même (on parle de chop), d’autres en trouvent gratuitement sur internet ; d’autres investissent dans des packs, et certains souscrivent à des abonnements pour avoir accès à des bibliothèques. Dans la pratique, c’est souvent un mix de tout ça qui constitue la bibliothèque de samples d’un artiste.
En tant que musicien-ne, rien ne vous empêche donc de créer et de vendre vos propres samples. L’opportunité de revenus est ici liée à votre capacité de production de musique.
Nous partons du principe que nous avons tous créé et enregistré du matériel musical sur notre ordinateur un jour dans notre vie. Et qu’on a aussi tous des bouts de musique qui n’ont finalement jamais été utilisés et qui dorment sur les disques durs. Il y a donc au minimum deux façons de générer des revenus sur ce canal.
La première est de faire le tri dans tous vos matériaux musicaux afin d’en extraire des samples.
Cela peut être des boucles de plusieurs secondes, amenés à être utilisées comme mélodie / rythmique / ambiance d’un morceau en particulier.
Cela peut être aussi des “one-shot” : juste un son de caisse claire, de grosse caisse, une note de guitare, un autre instrument ou du bruitage qui sera ajouté dans un sampler (souvent de type MPC) afin de l’utiliser pour jouer. Cela fonctionne également avec les textures (synthés, bruits). Cependant ces derniers peuvent être utilisés dans des samplers ou des échantillonneurs qui permettront au musicien de se créer un nouvel instrument.
Exemple avec la Native Instruments Maschine+.
Vous pouvez aussi générer des revenus en créant du nouveau matériel audio. En gardant constamment en tête que tout matériel audio peut être découpé et utilisé en samples, cela peut vous permettre de transformer chaque enregistrement que vous faites en une opportunité d’en créer de nouveaux samples.
Si le concept vous plait, vous pouvez aussi vous programmer des sessions dans le but précis de créer des samples.
Les samples sont très rarement vendus seuls, ils sont toujours en pack.
Avec la vente par pack se pose la question de l’hétérogénéité, d’une ligne directrice cohérente.
Définir un type et s’y tenir
Il faut que vous gardiez une consistance au sein d’un pack : un pack “guitare funk”, un pack “loop batterie hip-hop”, un pack “bruitages naturels” ne pourra pas comporter les samples issus d’un autre ! Il ne s’agit pas de faire des groupes de samples au hasard, mais bien de donner une direction à vos packs afin que votre client final sache déjà à quoi s’en tenir.
Vous pouvez vous référer au Splice Sounds Quality Principles qui explicitent tout ce qu’il y a à garder en tête lors de la création de samples.
La qualité d’un bon pack de samples
Ce qui fait un bon pack de sample, outre sa consistance, c’est la qualité de son enregistrement : essayez toujours d’avoir la meilleure qualité possible, plus particulièrement un très rapport signal/bruit sur vos prises et du 48kHz / 24bits.
L’autre gros atout, c’est la qualité du tri ainsi que des méta-données. Il est important de toujours bien nommer : - vos samples avec leurs types (snare, clap, hit-hat, one note, fx, noise…) - les tonalités et les BPM (si il y’a) - tagger dans les méta-données des émotions possibles (chill, funky, nostalgic…) - des indications de texture (dark, bright, high pitcher, low volume, distorded…)
En résumé, un système de tags et d’étiquettes qui permettra à la personne en charge de la recherche (aussi nommée digger) de parcourir efficacement vos samples et de ne pas passer des heures à trouver la perle rare parmi vos productions.
Pour les plateformes de vente, vous pouvez déjà les mettre sur votre site internet (on vous a déjà dit que c’était indispensable 😉).
En outre, vous pouvez les proposer sur des plateformes dédiées :
Vous pouvez aussi compter sur des sites comme : - Sonoiz - Loopmasters - ADSR
Il en existe énormément et chacune ajoutera vos samples à son catalogue. Elles vous reverseront alors une grande partie des ventes.
Attention aux clauses d’exclusivité !
Assurez-vous qu’aucune clause d’exclusivité sur ce type de site ne vous contraint à de la vente exclusive. Celle-ci vous obligerait à vendre votre pack sur un seul site au lieu de le proposer sur plusieurs plateformes.
Plus vous proposez vos packs à différents endroits, meilleures seront vos chances de vendre !
Etape 1 : Définir un style Pour vous tenir à un style de composition précis et homogène, lancez-vous comme si vous vous apprêtiez à créer la B.O. d’un type de film bien précis, quels sons, quel mood font un film de gangster, un western ou un film d’animation poétique ? Ce type d’analogie vous permettra de rester droit dans vos bottes à l’heure de la composition.
Etape 2 : Quel type de producteur allez-vous cibler ?
Car ce sont bien eux qui passeront à la caisse. Comment vont-ils vous trouver ? Quels seront les arguments qui les pousseront à choisir votre sample et pas un autre ? Vont-ils avoir besoin de samples déjà calés et “tout prêt” dans leur beat ou vont-ils être plus créatifs, chercher à chopper vos samples pour les adapter à leur production ?
Mettez donc en avant des éléments saillants pour le premier type fada du drag’n’drop qui n’auront plus qu’à déformer un tout petit peu vos productions pour faire leur prod.
Un dossier compressé bien rangé
Facilitez l’importation de vos productions en préparant des templates pour vos packs ! Un fichier modèle comportant notamment un bloc de texte avec un message de remerciement, des questions réponses. Nous aurons aussi des sous-dossiers pour mieux ordonner vos packs (“Kicks”, “Snares”). Soignez les noms des pistes afin que votre brand soit toujours présente.
Etape 3 : Le visuel de vos packs de samples
Véritable “pochette” de votre pack, le visuel a lui aussi son importance. Il doit dire le mood, l’ambiance, avec lesquels vous avez composé vos samples. Vous pouvez utiliser Canva.com qui propose des templates qualitatifs !
Si vous n’êtes pas très à l’aise avec ce genre d’exercice, vous pouvez vous tourner vers des plateformes comme Fiverr ou Upwork sur lesquelles des graphistes professionnels pourront vous créer des visuels pertinents à moindre coût.
Profitez-en pour créer des extraits audios que vous pourrez semer un peu partout.
Etape 4 : Prévoir les conditions d’utilisation de vos packs de samples
Ce que nous voulons, c’est dégager des revenus avec nos samples. Certains font de leurs productions des œuvres “Royalty Free”. Dans tous les cas, il est important de vous protéger et d’expliciter clairement les conditions d’utilisation de vos samples (copyright).
Etape 5 : Distribuer vos samples Nous l’avons rapidement évoqué : il existe une multitude de plateformes sur lesquelles vendre vos samples. Là encore, selon le public visé, vous pourrez très probablement en éliminer quelques unes. Par exemple, la plateforme BeatStars est plus que populaire parmi les producteurs.
Il n’est pas rare non plus de voir des artistes uploader leurs packs comme des produits sur leur Shopify, WordPress ou BandZoogle. A chaque transaction, des solutions comme SendOwl.com peuvent envoyer automatiquement le pack à votre client.
Chaque pack créé et mis à disposition sur ces solution bénéficie d’une véritable fiche produit, comportant généralement un extrait uploader sur des plateformes comme Soundcloud.
Shopify : une formule avec abonnement
Gardez cependant en tête que Shopify est une solution avec un abonnement ! Il vaut donc mieux lancer votre boutique seulement si vous avez des packs en stocks !
Etape 6 : Attirer votre cible pour mieux vendre vos samples Vous pouvez par exemple proposer des packs gratuits pour “appâter” vos premiers clients. YouTube pullule de packs de samples gratuits ! Leurs téléchargements vous permettent de collecter des contacts pour des opérations promotionnelles futures.
N’oubliez pas non plus Instagram qui vous permet d’entrer directement en contact avec des musiciens intéressés par vos sons. Diffusez les coulisses de vos enregistrements en donnant à voir des live sessions et n’hésitez pas à donner quelques astuces dans des tutoriels ou au cours de vos lives !
De Anthony Amar le mardi 05 novembre 2024 dans music business et matériel
Toutes les premières étapes pour bien débuter en tant que beatmakers. Matériel, accompagnement, studio, etc.
De Anthony Amar le lundi 27 mai 2024 dans music business
La boîte à outils de l'artiste et musicien entrepreneur. Une liste de tous les outils qui vous aideront à organiser votre carrière comme un professionnel
De Anthony Amar le lundi 03 août 2020 dans music business et stratégie
Quel distributeur digital choisir pour sortir votre musique sur les plateformes de streaming ? Notre comparatif complet : Distrokid, iMusician, Tunecore, Ditto